Il y a trois ans, le nord du Mali était libéré

par g5sahelnow

Serval 338 200Il y a juste trois ans, le Mali retrouvait, grâce à l’intervention de l’armée française, l’espoir de compter à nouveau parmi les nations libres, démocratiques et souveraines suite à une offensive déclenchée contre les groupes terroristes à la demande de Dioncounda Traoré, président de République par intérim.

L’ex-puissance colonisatrice a lancé l’opération Serval dans la nuit du 10 au 11 janvier 2013 pour stopper les combattants terroristes qui avaient pris d’assaut les localités de Konna et Diabaly et s’apprêtaient à lancer une offensive vers la capitale.
L’intervention française fut nécessaire parce que l’armée nationale n’était pas en mesure de contenir les assauts des troupes terroristes supérieures en armement et en organisation. Ces difficultés de l’ armée malienne ont été révélées dès les premiers affrontements avec la coalition des indépendantistes et des terroristes au début de l’année 2012 dans l’extrême nord-est du pays.
Les assaillants ont commencé à occuper une à une les grandes villes du nord (Kidal, Tombouctou et surtout Gao) suite au coup d’État du 22 mars 2012 qui a eu pour conséquence de couper la chaîne du commandement. Le coup de force dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo est intervenu à moins deux mois de la fin du mandat du président Amadou Toumani Touré.
Pendant que la junte dirigée par Amadou Haya Sanogo s’installait au pouvoir à Bamako, le MNLA proclamait à Gao l’indépendance de « l’Azawad » le 6 avril 2012. Une proclamation rejetée par la communauté internationale. Le mouvement rebelle sera ensuite chassé de la cité des Askia par ses alliés d’alors, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), Ansardine d’Iyad Ag Aghaly, ou encore Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Suite à la signature d’un « Accord-cadre » entre la junte et la Cédéao prévoyant le transfert du pouvoir aux civils et la désignation d’un président et d’un Premier ministre de transition, les militaires ont formellement remis le pouvoir au président de la l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, qui sera investi président de la République par intérim. La transition bénéficiait du soutien de la communauté internationale qui affichait son intention d’aider notre pays à reconquérir sa partie septentrionale.
Pendant que le Mali et ses partenaires extérieurs exploraient les voies et moyens d’une intervention militaire, les colonnes terroristes ont estimé pouvoir les prendre de vitesse en lançant une offensive d’envergure sur les positions de l’armée à Konna et à Diabaly. Elles ont réussi à prendre ces localités après des combats très violents.
La France a alors décidé de répondre favorablement à l’appel du président Dioncounda Traoré. Le 11 janvier, les premières frappes (tôt le matin) de deux hélicoptères de l’armée malienne puis des hélicoptères (en début d’après-midi) et de l’aviation de l’armée française ont provoqué la débandade dans les rangs des terroristes qui occupaient alors Konna. Au cours de ces opérations, le pilote d’hélicoptère Damien Boiteux sera le premier militaire français de Serval à trouver la mort. Deux jours plus tard, les troupes terroristes présentes dans la ville de Diabaly étaient chassées grâce aux bombardements des avions français.
Paris décidait, dans la foulée, d’envoyer des troupes au sol pour appuyer nos soldats. Ces différentes forces, dans des actions coordonnées, ont libéré les 3 grandes villes du nord. Gao fut libérée le 26 janvier 2013 et Tombouctou le 28 janvier tandis que Serval prenait position à Kidal le 29 janvier. Entre-temps, le 17 janvier voyait le début du déploiement des bataillons terrestres du Togo, du Burkina et du Nigeria tandis que le Niger attendait le feu vert pour attaquer à partir de son territoire.
Les opérations de libération du territoire se poursuivront jusqu’en février 2013. Avec l’appui de l’armée tchadienne, les troupes françaises vont traquer les terroristes jusque dans leurs derniers retranchements dans les contreforts de Tegharghar. C’est au cours de ces combats âpres que le chef terroriste du groupe AQMI Abu Zeid fut tué.
A la fin du gros des opérations, le président français, François Hollande effectue une visite mémorable au Mali  le 2 février 2013. Il se rend à Tombouctou et à Bamako. Dans toutes ces localités, les populations lui réservent un accueil triomphal en reconnaissance de sa décision de lancer l’armée française au secours de notre pays. Le chef de l’État français avoue vivre la « belle journée de sa vie » et promet de continuer à aider le Mali à se débarrasser des terroristes.
Décimés et désorganisés par l’opération Serval, les terroristes ont renoncé à leurs prétentions d’occupation territoriale. Mais ils continuent de mener des actions asymétriques avec des kamikazes ou des petits groupes de combattants, notamment les 8, 9 et 11 février à Gao.
La guerre de reconquête achevée, la France lance le 1er août 2014, l’opération Barkhane qui couvre toute la zone sahélo-saharienne dans le cadre de lutte anti-terroriste.

 

Source: l’Essor

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