Niger – Hassoumi Massaoudou : « Nous sommes entrés dans la phase finale d’éradication de Boko Haram

par g5sahelnow
hassoumi massaoudou getty Interviewé par Jeune Afrique, le ministre nigérien de la Défense, Hassoumi Massaoudou, estime que la fin de Boko Haram approche. Reconnaissant envers la France et les États-Unis pour leur apport en matière de renseignement, il déplore néanmoins une aide financière selon lui insuffisante de la part de l’Union européenne.

 

Jeune Afrique : Vous venez de remporter une bataille importante à Damasak contre Boko Haram, lavant ainsi l’affront de Bosso, le 3 juin dernier, lorsqu’une attaque perpétrée par la secte avait provoqué la mort de 23 militaires nigériens et fait une centaine de blessés civils…

Hassoumi Massaoudou : Je me réjouis de cette offensive et de la prise de Damasak par l’armée nigérienne. Ce qui fait la force de notre armée, c’est sa discipline et son engagement à mériter la confiance de la population.

Nous avons mené cette offensive conjointement avec la Force multinationale mixte (FMM). C’est à ce titre un modèle de coopération entre pays voisins du bassin de lac Tchad, je dirais même une première en Afrique. Je pense qu’ainsi nous viendrons à bout de Boko Haram.

Quel est l’objectif maintenant pour l’armée nigérienne ?

La grande offensive vise à chasser Boko Haram des moindres portions de notre territoire, des pays voisins et du Nigeria surtout. Nous sommes entrés dans la phase finale d’éradication. Voilà l’objectif.

Au même même moment, Boko Haram vous nargue en attaquant un village à la frontière nigéro-tchadienne le 30 juillet dernier, faisant près de 50 morts. Que cherchent les combattants de Boko Haram en s’attaquant aux populations civiles ?

Ils tuent, massacrent gratuitement. Ils égorgent aussi bien des marabouts que des chefs de village… Dans sa débandade, Boko Haram garde sa capacité de nuisance, c’est pour cela qu’il faut faire vite pour éradiquer définitivement ce groupe terroriste et mettre un terme à la terreur qu’il inspire. Ce n’est pas chose facile, notamment parce que garantir l’étanchéité totale de nos frontières constitue un immense défi, et qu’il est compliqué de lutter contre un ennemi qui n’a pas d’objectif politique clair. Aucune négociation n’est possible, leurs seules motivations étant l’apocalypse et la terreur permanente ! Face à ce genre d’organisation, il n’y a d’autre choix que l’extermination.

Que savez-vous de Abou Mosab al-Barnaoui, le nouveau leader de Boko Haram nommé par l’EI ?

Je ne dispose pas d’information particulière sur cet homme, et cela n’a aucune importance. Peu importe qui dirige Boko Haram, ce qui compte c’est de combattre et détruire cette organisation. Cette réorganisation est certainement due à sa défaite annoncée.

Et qu’en est-il d’Abubakar Shekau, le prédécesseur d’Abou Mosab al–Barnaoui ? On dit que des opérations se préparent pour le liquider…

Je peux simplement vous dire que si nous avons la possibilité de le tuer, ainsi que son remplaçant, nous le ferons avec plaisir. Boko Haram se trouve en pleine dislocation et en prise aux luttes intestines. Lorsque la défaite s’annonce, qu’un groupe se délite, le fractionnement est un processus normal. Tout cela est de bon augure.

 

Source: Jeune Afrique

 

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