Niger: attaque d’un site de personnes déplacées par Boko Haram après le passage de ministres

par g5sahelnow

camp nigerLes déplacés du camp de Nguagamse (Niger) répartissent l’eau potable, après le passage de la délégation ministérielle et avant une attaque de Boko Haram, le 16 juin 2016.

Le camp de Nguagam qui accueille des réfugiés et des déplacés internes fuyant le groupe jihadiste nigérian Boko Haram dans le sud-est du Niger a été attaqué jeudi peu après le passage d’une importante délégation ministérielle, a affirmé à l’AFP le ministre nigérien de l’Intérieur.

« Le camp (situé à une quarantaine de km au nord de Diffa, ndlr) a été attaqué. Je n’ai pas de bilan pour l’instant », a affirmé Mohamed Bazoum, qui conduisait la délégation venue visiter les camps après l’attaque de Boko Haram le 3 juin dans la ville de Bosso qui a poussé plus de 50.000 personnes à fuir ce secteur.

L’attaque s’est produite en début de soirée. Des témoins sur place joints par un collaborateur de l’AFP, ont entendu « de nombreux coups de feu ».

Sous haute surveillance militaire, le convoi d’une trentaine de véhicules de la délégation comprenant quatre ministres, le coordinateur humanitaire des Nations Unies, des représentants des agences onusiennes et des ONG, avait procédé à une distribution de vivres dans la matinée et était repassé par Nguagam en fin de journée.

Situé à quelques kilomètres de la frontière nigériane, le camp qui accueillait des réfugiés et des déplacés internes a considérablement grossi ces dernier jours avec l’afflux de nouveaux déplacés. La mission visait à se rendre compte de la situation après l’attaque du 3 juin et montrer « l’appui du gouvernement aux populations », selon M. Bazoum.

De sources humanitaires et sécuritaires, de nombreux éléments de Boko Haram sont infiltrés dans les camps et surveillent ce qui s’y passe.

Selon une source locale, « Boko Haram voulait probablement montrer aux autorités qu’il était encore présent malgré le déploiement de forces dans la région ».

Le 3 juin, Boko Haram a lancé une offensive massive sur la ville de Bosso qu’elle a déjà attaquée à plusieurs reprises. Cette attaque du 3 juin est une des plus meurtrières menées par Boko Haram au Niger depuis que ce pays est officiellement entré en guerre contre ces insurgés en février 2015.

Selon les autorités nigériennes, le bilan de l’attaque est de 26 morts « côté ami » (24 soldats nigériens et deux militaires nigérians) et de 55 morts du côté de Boko Haram.

Trois mille soldats de l’armée tchadienne, la plus aguerrie de la sous-région, doivent lancer de façon imminente une contre-offensive contre Boko Haram dans la région, en coordination avec le Nigeria, le Niger et le Cameroun.

Deux chasseurs tchadiens ont été positionnés sur l’aéroport de Diffa, a constaté l’AFP sur place.

SOURCE AFP

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