Sahel : Les gouvernements obtiennent des résultats positifs avec le soutien des Nations Unies

par g5sahelnow

onudcLa réponse à la situation sécuritaire dans le Sahel connaît actuellement unchangement positif. Malgré de nombreux défis et menaces qui persistent, les gouvernements sahéliensmontrent leur détermination à développer davantage leurs systèmes de justice pénale contre les trafics illicites, le crime organisé et le terrorisme, et coopèrent de plus en plus entre eux, à la fois de manièrebilatérale et au sein du G5 Sahel.« L’ONUDC est témoin des changements systémiques positifs opérés dans la région ces dernières années.

Nous assistons à une augmentation de l’appropriation nationale et régionale, ce qui a un impact positifsur la sécurité au Sahel », souligne M. Pierre Lapaque, Représentant régional de l’Office des Nations Uniescontre la drogue et le crime (ONUDC) en Afrique de l’Ouest et du Centre.
De nombreux résultats soulignant ce changement systémique ont été obtenus par les gouvernements,dans leur lutte contre le trafic de drogue, le terrorisme et la corruption, notamment grâce à uneaugmentation du nombre de saisies, une plus grande coopération, et des solutions judiciaires innovantes.Bien que le trafic de drogue demeure une cause majeure de déstabilisation dans la région, les efforts des autorités sahéliennes n’ont pas faibli au cours des dernières années. En 2017, les agents d’application de la loi basés dans les aéroports de Bamako, Niamey et Ouagadougou ont saisi plus de 35 kg de drogues, et plus d’un million de dollars en devises étrangères. Il y a deux semaines, au début du mois de février, les agents de la Cellule Aéroportuaire Anti Trafic (CAAT) de Ouagadougou, devenu opérationnelle en 2017, ont procédé à la saisie de 4,8 kg d’héroïne, sur un seul passager.Les conséquences du trafic de drogue sont particulièrement préoccupantes pour les gouvernements sahéliens, car ce trafic reste une source importante de financement pour les groupes armés et les groupes terroristes. Le gouvernement du Niger a atteint des résultats concrets l’année dernière dans sa lutte contre le financement du terrorisme, notamment en obtenant ses deux premières condamnations pour financement du terrorisme impliquant huit suspects et une troisième condamnation pour la participation à des actes terroristes,
Le Niger a également été particulièrement efficace dans le traitement des affaires liées au terrorisme au cours des 12 derniers mois. L’action concertée des autorités judiciaires nigériennes, des Volontaires des Nations Unies (UNV) et de l’ONUDC a aidé le Niger à traiter les cas de 230 terroristes présumés, dont 11 femmes et 25 enfants, en 60 jours au printemps dernier. Depuis, 600 détenus des prisons de Niamey, Kollo et Koutoukalé au Niger ont reçu l’aide des VNU : 200 de ces dossiers ont été traités entre septembre 2017 et janvier 2018, aboutissant à la remise en liberté de 59 détenus, dont 18 libérations provisoires. 100 enfants ont également entamé leur processus de
réadaptation et de réintégration, suite à l’assistance de l’ONUDC. Ces résultats montrent une volonté et une appropriation accrues de la part du gouvernement pour traiter efficacement ces cas et répondre à la menace plus large que représente le terrorisme, car les personnes
détenues pendant de longues périodes sont plus vulnérables à la radicalisation et à la violence, et sont susceptibles de perdre confiance en leurs institutions gouvernementales.
Renforcer le lien de confiance entre les populations et les institutions est une préoccupation majeure pour les gouvernements sahéliens, qui les pousse à lutter davantage contre la corruption au sein de leurs institutions. Le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et le Niger ont déjà ratifié la Convention des Nations Unies contre la Corruption (CNUCC) tandis que le Tchad prend actuellement des mesures en vue d’une
ratification.
Une avancée majeure du gouvernement du Burkina Faso en 2017 a été l’élaboration de deux lois anticorruption l’une visant à pénaliser la corruption et l’autre à rendre l’institution anti-corruption (ASCE-LC) plus indépendante et donc plus forte. Depuis, le nombre d’affaires examinées et transférées au système judiciaire a été multiplié par 10, passant d’une moyenne de 5 affaires par an à environ 50 dossiers en
2017. Avec plus de 10 000 bénéficiaires directs, grâce à la mise en oeuvre de plus de 400 activités, le Programme Sahel de l’ONUDC s’engage depuis 2014 aux côtés des gouvernements sahéliens pour créer ce changement positif dans la région.
« Nous mettons un point d’honneur à inclure nos partenaires autant que possible, afin de s’assurer que notre Programme correspond à leurs besoins, à leurs objectifs, et à leurs priorités », rappelle M. Lapaque.Dans le cadre de son assistance et de ses partenariats, l’ONUDC soutient l’Agenda 2030 des Nations Unieset ses Objectifs de développement durable (ODD) en accordant une attention particulière à l’ODD n°5 sur l’égalité des sexes, à l’ODD n°16 sur la paix, la justice et les institutions fortes, et en encourageant continuellement le respect des droits de l’Homme.
L’assistance de l’ONUDC dans la région s’est concrétisée sous diverses formes : de l’assistance législative à la fourniture d’équipements, ou encore d’ateliers de formation pratique à des réunions de haute importance, tant aux niveaux national que régional.
L’ONUDC reste déterminé à travailler en étroite collaboration avec d’autres partenaires, à l’extérieur et au sein même du système des Nations Unies, tels que le G5 Sahel, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), l’Union européenne (UE) et la société civile, afin de proposer aux gouvernements sahéliens une assistance la plus adaptée et la plus efficace possible.
Par exemple, l’ONUDC s’est associé au G5 Sahel et à l’UE lors d’un atelier en décembre 2017 pour valider la structure et le fonctionnement de la composante police de la Force Conjointe du G5 Sahel. Au sein du système des Nations Unies également, l’ONUDC et d’autres agences se sont engagés à proposer une articulation d’actions et de mécanismes concrets pour accélérer une mise en oeuvre collective, et
pour passer rapidement de la stratégie à des résultats sur le terrain : le Plan d’appui des Nations Unies au Sahel. Ce Plan complète la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (SINUS), en s’appuyant sur les progrès déjà réalisés au cours des dernières années, et en réalignant les objectifs de la SINUS de 2013 sur l’Agenda 2030 et les ODD. L’engagement de l’ONUDC dans la région du Sahel est facilité par des financements provenant des gouvernements d’Allemagne, d’Autriche, de la Belgique, du Canada, du Danemark, d’Espagne, des Etats- Unis, de la France, du Japon, du Luxembourg, de Monaco, de la Norvège, des Pays-Bas, et de l’Union
européenne.

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