«Les populations veulent du G5 Sahel des actions concrètes» Kouldjim GUIDIO chef département Résilience et Développement Humain G5 Sahel.

par Diagana Abdoulsalam

 Ouagadougou, (AIB)-Le coordonnateur régional du projet d’appui aux pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre la Covid-19, Kouldjim Guidio, a effectué une mission de supervision du 20 au 27 novembre 2021 à Ouagadougou au Burkina Faso. A l’occasion, il s’est prêté aux questions de l’Agence d’information du Burkina (AIB). Lisez.

Agence d’information du Burkina (AIB) : Monsieur Kouldjim Guidio, veuillez présenter brièvement à nos lectrices et lecteurs, le projet d’appui aux pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre la Covid-19.

 Kouldjim Guidio (KG) : Ce projet s’inscrit dans le cadre des actions qui visent à soutenir le plan de riposte contre la Covid 19 élaboré par les pays du G5 Sahel. Il est à noter qu’en 2020, le président du conseil des ministres des pays du G5 Sahel avait écrit à tous les partenaires demandant de soutenir le pays du G5 Sahel dans la lutte contre la Covid 19 et c’est à la réponse à cette sollicitation que la BAD a accepté de nous aider à formuler et en même temps financer ce projet. Donc, c’est un projet qui vient soutenir les plans de riposte des pays du G5 Sahel articulé à la fois sur la riposte sanitaire et aussi le renforcement de la résilience des communautés qui sont impactées par la Covid 19.

AIB : Concrètement, qu’est-ce qui fait pour renforcer la résilience des populations ?

KG : En termes de résilience, il est question de soutenir les activités communes des populations dans le domaine agricole, dans le domaine de l’élevage. Sur le plan agricole, il est question de mettre à la disposition des ménages, des intrants tels que les semences. Dans le domaine de l’élevage, c’est naturellement apporter des aliments de bétails pour soutenir un peu l’élevage familial. Mais il y a aussi l’appui au développement  des activités génératrices de revenus, la transformation des produits agricoles, des produits d’élevage et d’autres activités artisanales que les populations savent bien faire. En réalité, c’est vraiment soutenir tout ce que les populations font.

AIB : Vous séjournez au Burkina Faso dans le cadre d’une mission de supervision. Quelles sont vos premières conclusions ?

KG : Cette mission est la deuxième. Nous avons fait une première mission en avril 2021 où nous avons passé en revue l’état de mise en œuvre du projet. La première des choses que je note au niveau du Burkina, c’est d’abord la forte appropriation de ce projet par le gouvernement et les différentes parties prenantes. Je vois que les membres du comité national de coordination ont fait un travail très remarquable. J’apprécie toute la coordination qu’ils ont eu à faire avec le HCR pour mettre en œuvre ce projet.

Je félicite le HCR pour le travail qui a été  fait pour mettre en œuvre les composantes 1 et 2 de ce projet. Aujourd’hui, le taux de réalisation est à 80% et nous espérons que d’ici juin 2022, c’est-à-dire la date de clôture du projet, nous arriverons à mettre en œuvre toutes les activités pour atteindre un taux d’exécution de 100% à la fois des réalisations physiques et des réalisations financières.

Donc c’est un sentiment de satisfaction au niveau du Burkina Faso et je peux dire que malgré le contexte difficile que ce pays que nous aimons tous connait, il y a beaucoup de choses qui ont été faites et il faut vraiment encourager les autorités, les ministères sectorielles, le comité national de coordination du G5 Sahel et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés qui est l’agence d’exécution opérationnel du projet.

AIB: D’autres actions sont-elles prévues pour soutenir le Burkina Faso, après la réception dans le cadre de ce projet, de trois ambulances médicalisées et d’un lot de matériel d’une valeur de un million de dollars américains ?

KG : Nous pensons que par rapport aux besoins et aux défis que nous pose cette pandémie, les efforts qui ont été faits, c’est vrai il faut les apprécier mais il reste encore beaucoup à faire pour renforcer nos système de santé en terme de moyens, que ce soit les moyens médicaux, les moyens roulants, que ce soit en terme de kits spécialisés.

C’est pourquoi nous travaillons toujours davantage avec les partenaires pour pouvoir  pérenniser les acquis à travers des nouveaux projets qui vont venir renforcer ce qui a été fait mais le défis est encore énorme et nous sommes conscients que ce soit au niveau du G5 Sahel, au niveau régional comme au niveau des pays, qu’il faut redoubler d’effort, travailler pour pouvoir renforcer le système sanitaire.

 AIB : Le projet couvre cinq pays à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Les choses avancent-elles comme prévues dans ces pays ?

KG : Les choses avancent très bien dans les cinq pays. Bien vrai que les contextes sont différents d’un pays à un autre, mais globalement les choses avancent très bien. Aujourd’hui le taux global d’exécution est de 80% sur l’ensemble des cinq pays. Il est vrai que ce taux montre un peu des disparités d’un pays à un autre mais globalement les choses avancent. Je pense que ce qui est important dans cet exercice-là, c’est l’appropriation de ce projet par les pays. Ça c’est un exemple des attentes des populations

Les populations veulent du G5 Sahel des choses concrètes, des actions concrètes et je pense que si nous continuons à mener ces genres d’activités, en donnant des intrants, en appuyant les femmes dans les activités génératrices de revenus, en équipant les centres de santé, je pense que ce sont des actions concrètes qu’il faut encourager.

Cela  répond vraiment aux préoccupations des populations. Ça montre que le G5 tel qu’on le conçoit n’est pas une organisation qui a comme la ligne motrice, la sécurité mais il y a aussi des actions de développement qui se mettent en place.

AIB : Malgré les efforts fournis, la Covid19 demeure une importante préoccupation sanitaire en termes de prévention, de vaccination, de dépistage,  et de soins. Peut-on s’attendre à des appuis supplémentaires du G5 Sahel et de ses partenaires ?

KG : Les appuis, nous les recherchons. Quand je prends le cas de la BAD, c’est un appui parmi tant d’autres.

Nous avons également un grand programme qui est axé sur la lutte contre la Covid 19 qui est financé par le FIDA, le Fonds international de développement agricole avec près de 180 millions de dollars.

Mais là, les actions sont orientées beaucoup plus vers l’appui aux communautés, aux ménages, dans le développement des activités.

Une pandémie comme celle-là, on ne peut la circonscrire en un laps de temps. Mais avec tous les efforts qui se font au niveau médical, avec la vaccination, si on arrive à circonscrire la maladie, les impacts socio-économiques, nous allons les trainer encore longtemps parce que la maladie a obligé les Etats à prendre des mesures qui ont ébranlé notre économie. Notre tissu économique a été ébranlé. Les couches vulnérables ont subi de plein fouet, les mesures qui ont été prises. Donc il ya un travail à faire, qui va se limiter dans la durée. Au niveau du G5 Sahel, nous sommes conscients. Nous avons des partenariats avec la BAD. Nous travaillons avec d’autres partenaires pour mobiliser d’autres ressources. Nous devons également revoir notre stratégie en prenant en compte  cette nouvelle donne qu’est la Covid 19.

AIB : Un mot pour conclure…

KG : Je demande aux pays du G5, d’avoir vraiment confiance en leur organisation. Il est vrai que les défis, que ce soient sécuritaire ou développemental, dans nos cinq pays sont énormes. Le G5 Sahel aujourd’hui est une organisation qui est jeune, qui n’a pas tous les moyens ni les capacités de faire face à ces énormes défis. Mais il y a un travail qui se fait et nous, qui nous occupons des questions de développement, nous travaillons beaucoup plus pour que les populations aient des projets concrets de développement qui répondent à leurs priorités. Donc, je pense que c’est une avancée et il va falloir travailler pour consolider cette avancée.

Agence d’information du Burkina

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