SALON DE LA DIPLOMATIE ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE AU MALI

par Diagana Abdoulsalam

Le G5 Sahel : un modèle en matière de coopération régionale

Dans le cadre des activités du Salon de la Diplomatie et de la Coopération internationale, le Coordonnateur/Point focal du G5 Sahel au Mali a animé un panel sur la thématique : Comment dynamiser la coopération régionale ? : Cas du G5 Sahel. Ce programme de formation des jeunes diplomates du Secteur des Affaires étrangères et des Maliens de l’Extérieur s’est déroulé du 26 au 29 juillet 2021 à Bamako. C’est une initiative du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (Ministère de tutelle du G5 Sahel au Mali) à travers le Centre d’Études Stratégiques (CES).

Dans sa communication, le Coordonnateur du Comité national de Coordination des actions du G5 Sahel au Mali a fait une brève présentation de l’Organisation en mettant l’accent sur ses axes d’intervention, ses organes et ses grands défis à relever. Monsieur Chérif Hamidou BA a présenté aux jeunes diplomates, les actions déjà menées pour dynamiser la coopération régionale au G5 Sahel et les actions de plaidoyer à conduire afin de faire face aux défis dans l’espace. Il a ainsi énuméré un certain nombre d’actions réalisées dans ce sens.

Il ressort de son exposé que le G5 Sahel a enregistré plusieurs progrès dansle domaine de la Défense et la Sécurité à savoir :la mise en place d’une Force conjointe (combattre le terrorisme, le trafic de drogue et l’immigration clandestine) et la mise en place de la Plateforme de Coopération en Matière de Sécurité (PCMS) (réseau intégré d’échange d’informations à caractère opérationnel, notamment dans le domaine de la gestion des frontières).

On peut également noterla création d’un Collège de Défense (enseignements opérationnel, technique et académique destinés aux officiers de haut niveau des 05 pays), d’un Collège Sahélien de Sécurité (CSS) (offre des formations dans les domaines du renseignement, de la sécurité des frontières, de la police judiciaire et de l’ingénierie de formation), d’une Académie régionale de Police (renforcement des capacités des cadres supérieurs des Polices nationales des 05 États), d’un Centre Sahélien d’analyse des menaces et d’alerte précoce (CSAMAP) (collecter et d’analyse les informations pour alerter les acteurs à différents niveaux). La constitution des Groupes d’Actions Rapides-Surveillance et Intervention au Sahel(GAR- SI) (surveillance des espaces frontaliers et intervention en cas de graves incidents de sécurité) aussi est un des acquis majeurs à consolider en matière de coopération régionale.

Par ailleurs, pour matérialiser sa vision le G5 Sahel a élaboré un Programme d’Investissements Prioritaires(PIP) 2019-2021 de 40 projets, pour un coût total d’un milliard neuf cents millions d’euros (1,9 milliard €), à caractère intégrateur, structurant, à enjeu sécuritaire et àimpact sur les populations des zones frontalières. Ainsi, en matière de gouvernance la jeune Organisation a pu mettre en place une Plateforme des femmes, une Coordination régionale des jeunes, une Alliance des Associations de pouvoirs locaux des pays membres, du Comité interparlementaire (CIP). Selon le conférencier du jour, le G5 Sahel a aussi réussi à créer la Radio Jeunesse Sahel (RJS), à élaborer une Stratégie Intégrée de la Jeunesse (SIJ), une Politique Genre et à supprimer les visas pour tous types de passeports.

Sur le plan des Infrastructures, le paneliste a indiqué que le G5 Sahel a pu réalisé une étude pour la construction d’une ligne de chemin de fer reliant les 05 pays et une étude pour la création d’une compagnie aérienne (Air Sahel). Ce n’est pas tout, dit-il, la mise en place du Programme d’Aménagement Territorial Intégré (PATI), de l’Union des Chambres économiques et la suppression des frais d’itinérance constituent également des avancées majeures à saluer.

L’Organisation s’attèle aussi au renforcement de la résilience des populations mobiles et des communautés vulnérables avec l’appui de la FAO, du PAM et du FIDA. Pour ce faire, une étude diagnostique des potentialités des produits agricoles, animaliers et halieutiques des États membres du G5 Sahel a ainsi été réalisée. Avec le contexte de la crise sanitaire, un projet d’appui en faveur des pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre la pandémie à coronavirus (COVID-19) est en cours d’exécution depuis octobre 2020 sur financement de la Banque Africaine de Développement (BAD).

En termes de plaidoyer, Monsieur Chérif Hamidou BA a souligné quela faible mobilisation des financements annoncés ne permet guère à la Force conjointe du G5Sahel d’atteindre sa pleine capacité. Il a également réitéré la nécessité de faire accepter par le Conseil de Sécurité des Nations Unies un mandat sous le Chapitre VII de la Charte onusienne pour un financement durable de la Force conjointe.

Autre action de plaidoyer à mener, selon le Point focal du G5 Sahel au Mali, c’est la mobilisation du financement du PIP. Pour rappel, une Conférence pour le financement du PIP 2019-2021s’est tenue le 06 décembre 2018 à Nouakchott. Ainsi, il urge de considérer le surplus de dépenses engendrées par la crise au Sahel comme un choc exogène et mettre ainsi en place des ressources additionnelles pour y faire face, du point de vue du conférencier du jour.

Service Communication

CNC G5 Sahel Mali

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