Le G5 Sahel renforce son partenariat avec la BADEA et l’OADA

par Tiéssira Dembelé

Les 26 et 27 juillet 2022, le Secrétaire Exécutif (SE) du G5 Sahel, l’Ambassadeur Éric Yemdaogo TIARE a conduit une délégation du Secrétariat exécutif aux sièges de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) et de l’Organisation Arabe pour le Développement Agricole (OADA) à Khartoum au Soudan.  Le bilan de ce déplacement dans cette interview accordée par le Secrétaire exécutif du G5 sahel.

Question : M le Secrétaire exécutif, vous venez d’effectuer une visite de travail aux sièges de la BADEA et de l’OADA. Quel était l’objectif de ce déplacement ?

Secrétaire Exécutif :  Ce déplacement à la tête d’une délégation du Secrétariat exécutif était une réponse à la double invitation des DG de la BADEA et de l’OADA après leur visite au siège du Secrétariat Exécutif du G5 à Nouakchott le 15 avril 2022. Ce déplacement a été l’occasion pour nous de faire le point de la coopération qui existe entre le G5 Sahel, la BADEA et l’OADA. Je tire un bilan très satisfaisant de cette visite aussi bien sur le plan des riches échanges que nous avons eus que sur le plan de l’organisation et de l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.

Q : Qu’est ce qui était au centre des échanges ?

SE : Conformément au programme de la visite, et après la séance introductive, nous avons eu trois séances de travail à la BADEA et une au siège de l’OADA.

D’abord à la BADEA, la 1ère séance a porté sur les présentations de la BADEA (mission, stratégie, plans quinquennaux, fonctions des départements) et du G5 (organisation, stratégie, programmes).

La 2ème séance (technique) a été l’occasion de faire le point de situation des appuis passés notamment l’étude de faisabilité technico-économique et financière pour la création de la Compagnie aérienne du G5 Sahel.

Il y a eu des échanges sur les requêtes en cours comme celles portant sur :

  • Le financement d’infrastructure d’offre d’énergie renouvelable aux acteurs économiques, aux ménages et aux services publics dans les zones frontalières du Tchad ;
  •  Le financement de projet d’insertion économique des femmes et des jeunes et cohésion sociale face au risque de radicalisation dans le fuseau Centre et Est et en Mauritanie
  • Une requête de financement au titre d’appui institutionnel du G5 ;
  • Le lancement d’études complémentaires au projet de création d’une compagnie aérienne et d’ouverture de l’espace aérien du G5 Sahel.

Au cours de cette séance, a été faite la situation des engagements des projets G5 Sahel sur la base du PIP 2019-2021 dans les pays membres du G5 Sahel (routes/ pistes rurales/ hydrauliques/ autres projets d’infrastructures) et des échanges ont eu lieu sur les projets futurs notamment sur :

  • Les modalités d’introduction du G5 Sahel auprès d’autres partenaires arabes (Fonds saoudien, BID, Fonds koweitien, Fonds d’Abu Dhabi, FADES, etc.)
  • Les possibilités d’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds arabo-islamiques.

La 3ème séance technique a porté sur les points de l’exécution financière et sur les modalités de l’utilisation des reliquats des fonds.

A l’OADA, la séance de travail a consisté en une présentation sur la collaboration entre l’OADA et la BADEA en Afrique subsaharienne et le bilan de la coopération OADA/G5 Sahel/ BADEA. Ces présentations ont été suivies de la signature d’un Protocole d’accord avec l’OADA sur la réalisation de l’étude de faisabilité d’un programme régional de sécurité alimentaire.

Après la séance, la délégation a visité le site du projet pisciculture de l’OADA.  

Q : Quel bilan faites-vous de ces séances de travail, des engagements ont -il été pris ?

 SE : Comme je l’ai déjà dit plus haut, le bilan est vraiment positif. Nous avons eu des oreilles attentives, ce qui confirme bien que la BADEA est un partenaire privilégié du G5 Sahel. Au terme de notre séjour, nous avons signé un aide-mémoire qui retrace un peu le bilan de notre séjour. Aux termes de cet aide-mémoire, chaque partie a pris des engagements : la BADEA a pris l’engagement de continuer de nous appuyer mais aussi d’être notre intermédiaire auprès du Groupe de coordination arabe (GCA), c’est-à-dire permettre au G5 Sahel de pouvoir introduire des requêtes auprès de ces institutions.

De manière concrète, pour tous les projets que nous pourrons soumettre à certains pays, institutions arabes, c’est la BADEA qui sera notre intermédiaire, assurera le suivi et le plaidoyer, parce que le G5 Sahel ne peut pas saisir directement ces institutions.  En outre, la BADEA va faciliter la participation du G5 aux réunions statutaires du GCA en vue de présenter la stratégie G5 et le Programme d’Investissements prioritaires (PIP). La BADEA apportera son appui pour l’organisation d’une table ronde du Groupe de Coordination arabe pour permettre au G5 de présenter ses projets prioritaires. Voilà un des points essentiels : la BADEA permettra aux partenaires de nous ouvrir leurs portes pour financer nos projets au profit des populations.

 Q : A vous entendre, le partenariat entre le G5 Sahel, la BADEA et l’OADA est fructueux !

SE : Oui, le partenariat est vraiment fructueux, tout il l’est avec d’autres institutions comme la Banque Africaine de Développement (BAD) qui appuie beaucoup le G5 Sahel. La BADEA est un de nos partenaires privilégiés et comme elle ne peut pas intervenir en Mauritanie (pays arabe), la formule a été trouvée pour que l’OADA finance pour la Mauritanie.  Donc, le partenariat G5-BADEA-OADA se passe très bien et c’est l’occasion pour nous de saluer cette manière de voir les choses et de travailler avec la BADEA. Et comme vous le savez, aujourd’hui, à la différence de certains partenaires, la BADEA soutient les pays et y travaille au profit des populations souffrantes et dans le désarroi, sans poser des conditions.

SE : Vous avez aussi visité un projet de formation sur la pisciculture de l’OADA.

SE : Cette visite du centre, précédée d’une présentation faite par les responsables, a été édifiante à tous points de vue. Pour l’essentiel il faut retenir que le Centre est ouvert à tous ceux qui veulent se former dans le domaine de la pisciculture. Actuellement, il ne produit que des alevins, dont une grande partie est reversée dans le fleuve Nil pour alimenter le cours d’eau en poisson et l’autre partie est donnée aux producteurs locaux. Il n’élève donc pas de poissons mais donne des formations.  Nous avons visité des stagiaires qui étaient sur le terrain, vu les étangs, les œufs de poissons…bref, le processus de la pisciculture.  Beaucoup de cadres arabes et africains y ont été formés et on peut tirer beaucoup de bénéfices de ce centre en travaillant en étroite collaboration avec l’OADA.

Visite du Projet de formation sur la pisciculture de l’OADA

Q : Votre dernier mot ?

 SE : Je dirais que le déplacement à Khartoum a été fructueux en ce qu’il nous a permis de faire le point de la coopération et de renforcer le partenariat tripartite G5 Sahel/ BADEA /OADA. Les engagements pris, les projets en cours et les nouvelles requêtes introduites sont la preuve de l’accompagnement combien important dont le G5 bénéficie dans sa volonté de poursuivre de travailler pour le bien être des laborieuses populations pour lesquelles nous nous battons au quotidien. Je terminerai en renouvelant nos remerciements aux DG de la BADEA et de l’OADA et à tous leurs collaborateurs pour la parfaite organisation de notre séjour ainsi que pour l’accueil chaleureux et fraternel qui nous a été réservé durant notre séjour.

Dernières nouvelles